Une fois qualifiée et validée par la responsable du service, l’information reçue est enregistrée par les assistants administratifs de l’ADRET avant d’être validée à nouveau et envoyée vers les services compétents. « Toute information qui arrive jusqu’à 17 heures est lue et traitée le jour même, et l’on garde la trace de tout », souligne Lelia Vecchini. Sauf en cas de danger immédiat pour l’enfant, les parents sont systématiquement informés du contenu de leur dossier. « Nous les plaçons au centre du dispositif et mettons leur rôle en avant en s’appuyant sur leurs compétences parentales. Quand les parents sont demandeurs d’aide, on ne saisit pas la justice, on accompagne avec des mesures administratives », précise Lelia Vecchini. Permettre une action rapide et efficace En dernier recours, l’ADRET saisit le parquet. « Tout est mis en place pour permettre une action rapide avec si nécessaire le retrait de l’enfant de la famille le jour même », indique la responsable de l’ADRET. Le danger parfois se trouve en dehors du foyer. Melissa* 14 ans a révélé avoir reçu des textos inappropriés de la part d’un surveillant de son collège. L’éducation nationale en a informé l’ADRET. « Une enquête pénale est en cours pour corruption de mineur de moins de 15 ans par moyen de communication électronique. En parallèle, une évaluation a été lancée », explique Muriel Nadolny. Autre danger pour l'enfant : la radicalisation. 118 cas de mineurs en voie de radicalisation ont été signalés en 2020. Simon, 14 ans, a récemment fait l’apologie du terrorisme dans une rédaction écrite à l’occasion d’une journée en hommage à Samuel Paty. Une évaluation de sa famille est décidée. « La tenue de propos en lien avec la radicalisation peut être aussi un appel à l’aide, comme une tentative de suicide », note Muriel Nadolny, chargée de mission radicalisation. Et d’ajouter : « Nous nous réunissons tous les 15 jours avec l’ensemble des référents radicalisation du département (renseignements territoriaux, police, gendarmerie, CAF, éducation nationale, préfecture, ARS, PJJ…) pour faire le point sur ces situations et établir un plan d’action commun en fonction des éléments apportés par chaque partie », confie Muriel Nadolny. L’ADRET œuvre aussi au repérage précoce de la maltraitance. Traces de brûlure, scarifications, retards répétés, absentéisme, repli sur soi, peurs inexpliquées, agressivité, désordres alimentaires… autant de signes pouvant alerter. « Pour les repérer, nous formons régulièrement des personnels d’écoles, des agents de communes, la police, des associations et des particuliers ». Avec toujours le même objectif : « qu’aucun enfant ne passe à travers les mailles du filet », conclut Lelia Vecchini. (*) : Les prénoms ont été changés