Six mois après votre réélection à la tête du Département, quelles sont les grandes orientations que vous donnez à cette nouvelle mandature ? Elle répondra à une double exigence : la préservation de notre territoire et son adaptation aux défis du XXIe siècle. Le dérèglement climatique nous oblige à prendre des mesures fortes. C’est tout le sens du Green Deal initié en 2017 et qui doit passer à la vitesse supérieure. Pour cela, nous venons de créer une Société d’économie mixte pour lancer des projets dédiés aux énergies renouvelables. Durant ce mandat, nous investirons a minima 250 M¤ dans la transition écologique. Nous engageons par ailleurs un think tank pour penser les Alpes-Maritimes de 2050. Nous bâtissons une vision pour aménager notre territoire, y favoriser les mobilités, mais pas à l’emporte-pièce. En prenant le temps de la réflexion. Le Smart Deal est une autre de vos priorités majeures. Quelles en sont les traductions effectives et à venir ? Green Deal et Smart Deal vont de pair. Le numérique maîtrisé contribuera à protéger la planète et réduire l‘empreinte carbone. Le Campus connecté de Puget-Théniers, le déploiement de la télémédecine, conjuguent la préservation de l’environnement et une redynamisation des territoires ruraux. La révolution du numérique est en marche, il faut donc se l’approprier. C’est le but de la Maison de l’Intelligence Artificielle que nous avons installée à Sophia Antipolis : nous devons bien connaître l’IA, la maîtriser, pour l’utiliser à bon escient. Dans tous les domaines, l’IA peut nous aider. Que ce soit pour traiter les pathologies les plus résistantes comme les cancers, pour prévenir les catastrophes naturelles avec les capteurs d’alerte, ou accompagner la dépendance avec la domotique... ma volonté est de croiser les politiques du Green Deal et du Smart Deal au service d’un territoire intelligent et durable. Où en est-on de la reconstruction des vallées après la Tempête Alex ? C’est un long chemin, une tâche qui nous mobilisera pendant de longues années, un travail titanesque à la mesure du bombardement climatique inédit que nous avons subi. Nous avançons, et même un peu plus vite que prévu, même si je conçois que les choses n’aillent jamais assez vite pour les sinistrés. D’ores et déjà, les principales routes sont rendues à la circulation comme l’axe Nice - Tende ou l’accès au Boréon… La route de Castérino sera rouverte l’été prochain. A ce jour, nous avons engagé 110 M¤ de travaux et ils se poursuivent au rythme de 5 M¤ par mois. Au total, la dépense à la charge du Département pour la reconstruction est évaluée à 304 M¤, dont 256 M¤ pour les routes. Je suis fier du travail accompli par toutes les forces vives du Département et j’assure les habitants des vallées que nous allons continuer à œuvrer d’arrache-pied pour une résilience totale de leur territoire.