Entre le ski et la Côte d’Azur, l’histoire d’amour dure depuis plus d’un siècle. Tout commence lorsque les Norvégiens exportent la discipline en France à la fin du XIXe siècle. Les chasseurs alpins en deviennent rapidement de fervents adeptes. En 1907, le Club alpin français organise son premier concours de ski à Montgenèvre dans les Hautes-Alpes. Parmi les spectateurs présents se trouve le chevalier Victor de Cessole (1859-1941) (voir encadré). Conquis par ces longues planches de bois aux fixations rudimentaires, le célèbre alpi-niste niçois crée en 1909 le Ski club des Alpes- Maritimes, faisant du département un pionnier de cette nouvelle activité en France. Il organise, la même année, un concours de ski à Turini-Camp d’Argent. Proches du littoral, Thorenc et Peïra-Cava deviennent très vite deux lieux où s’initient les amateurs de skis alpin et nordique. Beuil les suit et lance un premier concours de « saut et de style » le 28 mars 1910 sur un modeste tremplin. La Colmiane, elle, voit le jour en 1931. Un premier téléluge à Valberg Il faut attendre toutefois janvier 1936 pour que naisse la première station azuréenne dotée d’une remontée mécanique : Valberg, avec le « téléluge » du Cloutas, un remonte-pente d’une longueur de 300 mètres installé sur la pente nord de la Croix du Sapet. Auron lui emboîte le pas un an plus tard avec l’inauguration, devant des centaines de skieurs, de son téléphérique « Las Donnas », le troisième à être mis en service en France, capable de transporter en 9 minutes une trentaine de passagers à 2270 mètres d’altitude. Les projecteurs sont à nouveau braqués sur les sommets enneigés de la Côte d’Azur en février 1938, quand Beuil -qui dispose d’un nouveau tremplin olympique- Auron et Valberg sont choisies pour accueillir les championnats de France de ski alpin. Malgré une température extérieure de -6 degrés C°, 15 000 personnes et 60 journalistes assistent aux épreuves. Des stations toujours mieux équipées Durant la Seconde Guerre mondiale, les stations de ski azuréennes tournent au ralenti, mais fonctionnent toujours. Le téléphérique d’Auron transporte ainsi 18 659 voyageurs pendant l’hiver 1941. L’engouement pour les sports d’hiver reprend de plus belle dès la fin des années 40, avec des stations toujours plus modernes. Peïra-Cava se dote d’une patinoire, en décembre 1949, La Colmiane d’un télésiège, en 1954. En 1950, Auron attire plus de 2 000 skieurs le dimanche. Pour diminuer les files d’attente aux remontées mécaniques, une télébenne est créée fin 1952, capable de véhiculer 360 personnes par heure. De nouvelles petites stations voient également le jour pendant les années 60 : L’Audibergue (1960), Gréolières-les-Neiges (1965), Saint-Auban et Roubion (1966). Petite dernière des stations maralpines, Isola 2000 naît en décembre 1971 sur le site de Chastillon et bénéficie d’une exposition favorisant un enneigement maximal. Depuis le début des années 80, les canons à neige ont fait leur apparition sur les pistes pour pallier au manque croissant de neige. La ferveur pour les sports d’hiver, elle, avec ses nouvelles disciplines comme le snowboard, poursuit son ascension sur la Côte d’Azur. Issu d’une vieille famille de la noblesse niçoise et passionné d’alpinisme, le Chevalier Victor de Cessole (1859-1941) conquiert les plus hauts sommets des Alpes-Maritimes et de l’Argentera dès l’âge de 30 ans. Au début du XXe siècle, il introduit la pratique des sports d’hiver dans le département. Il est à l’origine de la création de nombreux refuges de montagne dans le haut pays. Grâce à ses multiples initiatives, le public découvre le massif des Alpes-Maritimes et le tourisme alpin azuréen prospère. Ce philanthrope est aussi l’auteur de plus de 7 000 photos sur plaques de verre, actuellement conservées à la bibliothèque de Cessole à Nice. Un pic de la chaîne du Mercantour porte son nom.