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Le magazine interactif du département des Alpes-Maritimes - Automne 2019

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Le camps des Fourches lieu de mémoire des troupes alpines Le camps des Fourches, témoin du passé mouvementé de l’Europe, méritait d’être sauvé de l’abandon. Enchâssé dans un panorama exceptionnel, au cœur du Parc National du Mercantour, sur la commune de Saint-Dalmas-le-Selvage, le camp rappelle le sacrifice des chasseurs alpins des Alpes-Maritimes lors de la Première Guerre mondiale lorsque les troupes alpines, les « Diables bleus », furent engagées dans les Vosges, la bataille de Lorraine puis celle de la Marne. Un casernement de haute montagne Le camp a été construit à la fin du XIXe siècle, lorsque les militaires français décidèrent de fortifier les cols des Fourches et de Restefond pour empêcher les Italiens de contourner le col de Larche par le sud et d’accéder ainsi à l’Ubaye et à la Provence. Puis, entre 1930 et 1940, de nouveaux ouvrages, de type Maginot, se superposèrent aux anciens. En 1914, le camp comptait 24 bâtiments dont une infirmerie, une boulangerie et une écurie pour les mulets et les chevaux. Son implantation à 2 280 mètres d’altitude rendait la vie de ses occupants (en été uniquement jusqu’en 1932) particulièrement difficile. Dans les années 30, il fut modernisé pour permettre son occupation en hiver, et relié au hameau du Pra par un téléphérique. De l’abandon au renouveau, un chantier de rénovation exemplaire La restauration des bâtiments du camp a été réalisée entre 2016 et 2018, lors de trois chantiers d’été. Il a fallu tenir compte de fortes contraintes environnementales dans un site sensible, avec une faune et une flore protégées, et de l’intégration harmonieuse dans le paysage. Les bâtiments en bon état ont été restaurés et leur clos et leur couvert rétablis et ceux dont les toits avaient disparu ont vu leurs murs consolidés. Les parties manquantes des maçonneries ont été reconstituées avec soin tandis que les murs ont été confortés puis protégés contre les intempéries par une étanchéité. Une des toitures a reçu des ardoises métalliques identiques à celles qui étaient posées à l’origine. L’ancien réfectoire des officiers a bénéficié de mesures de protection spécifiques pour protéger le bel ensemble de fresques qui y est conservé.