Il est également depuis mars 2020, président de la Société des Gens de Lettres (SGDL), une organisation qui incarne la défense des auteurs depuis sa création en 1838 par des figures littéraires emblématiques telles que Victor Hugo, Balzac et George Sand. Ces romantiques visionnaires, confrontés aux premiers abus du droit d’auteur, ont fondé la SGDL pour protéger les intérêts économiques des écrivains, alors confrontés à la réutilisation abusive de leurs textes par la petite presse. Aujourd’hui, la SGDL, tout en honorant ses racines historiques, s’est modernisée pour répondre aux besoins des auteurs contemporains. Située dans l’Hôtel de Massa à Paris, un lieu prêté par l’État, la SGDL est une association reconnue d’utilité publique. Elle offre un soutien crucial aux auteurs, qu’ils soient membres ou non, sur des questions juridiques et professionnelles, tout en mettant l’accent sur la défense du droit d’auteur et la professionnalisation du secteur. Une structure solide au service des auteurs Le comité du conseil d’administration est composé de 24 membres élus pour un mandat de six ans, avec des élections organisées tous les deux ans pour renouveler un tiers de ses membres. Tous sont des auteurs. Ce comité, qui se réunit cinq fois par an, élit également un bureau de huit personnes pour un mandat de deux ans, chargé de superviser l'ensemble des activités. L’équipe salariée, quant à elle, est constituée de 10 personnes, incluant un directeur général ainsi que des employés ayant des domaines d'expertise spécifiques. Ce modèle associatif permet une prise de décision collective éclairée par une expérience directe du métier d’auteur. Ses piliers d’action sont multiples : • Le Pilier Juridique : La SGDL agit comme une sorte de syndicat pour les auteurs, en défendant leurs droits face aux éditeurs, en offrant des conseils sur les contrats et en représentant les auteurs auprès des institutions publiques comme le ministère de la Culture ou le Centre national du livre. • Le Pilier Social : En cas de difficultés financières ou personnelles, les auteurs peuvent bénéficier d’une aide précieuse. Une commission dédiée, épaulée par une assistante sociale, gère un budget de 100 000 euros pour venir en aide aux écrivains en situation de précarité. • Le Pilier Formation : Depuis 2017, l’Institut de formation de la SGDL propose aux auteurs de mieux comprendre le monde de l’édition, de déchiffrer les subtilités des contrats ou encore de développer leur présence sur les réseaux sociaux. • Le Pilier Culturel : Chaque année, la SGDL distribue plus de 85 000 euros en prix littéraires et bourses de création, encourageant ainsi la création littéraire dans toutes ses formes. Parmi ces distinctions, on compte le Grand Prix de traduction et le Grand Prix de l’œuvre, dotés de 15 000 euros chacun. Un soutien à la FEDEI La SGDL, historiquement engagée pour les droits des auteurs, a accueilli avec enthousiasme la création de la Fédération des Éditions Indépendantes (FEDEI). Pour Christophe Hardy, cette nouvelle entité représente un souffle d’air frais dans le paysage éditorial. Alors que le Syndicat National de l’Édition (SNE) réunit principalement les grandes maisons d’édition, la FEDEI permet aux éditeurs indépendants de se fédérer et de faire entendre une voix jusqu’alors sous-représentée. La FEDEI permet de clarifier et de diversifier le discours dans le secteur de l’édition, apportant une perspective plus réaliste sur la diversité et la fragilité de certaines structures. Les enjeux de demain pour la chaîne du livre Pour Christophe Hardy et la SGDL, l’un des principaux défis pour l’avenir est la rémunération juste des auteurs, souvent précaires, dans une économie du livre en pleine mutation. Cela a un lien avec la précarité de la chaîne du livre de manière générale. Il est aussi question de la transparence des données et d’un partage de l’information (mise en place d’un book tracking). Puis, l’impact croissant du marché de l’occasion ainsi que la surpublication. Geoffroy Pelletier est bien connu dans le monde du livre et de la lecture où il œuvre depuis des années, à différents postes, avec une rigueur, un enthousiasme et une passion exemplaires. Il est actuellement directeur général de la SOFIA. Il se prête au jeu des questions d’Esther Merino, nous explique ce qui se joue à la SOFIA et pourquoi elle a décidé de soutenir dans la durée la FEDEI, que ce soit pour ses assises, son fonctionnement ou des projets spécifiques comme OPlibris.