Incertitude, fragilité, vulnérabilité… les mots diffèrent mais qualifient tous une seule même situation : celle vécue par un nombre de plus en plus important d’éditeur·rices indépendant·es, qui leur fait éprouver un fort sentiment de précarité, quand elle ne les emmène pas déjà vers la paupérisation. Phénomène économique aux forts impacts psychosociaux, cette insidieuse montée de la précarité dans la communauté des acteur·rices de l’édition indépendante, comme une pathologie systémique, oblige à une observation attentive pour une analyse de ses causes, de ses symptômes et peut-être l’esquisse de remèdes. À l’invitation de l’Alliance internationale de l’édition indépendante et des éditions Double ponctuation et pour enrichir le présent numéro de Bibliodiversité, la Fédération des éditions indépendantes (FEDEI), depuis la position qui est la sienne d’observatoire de la vie de la petite et moyenne édition en France, propose ici une première analyse, avant la publication au printemps 2025 d’une étude plus factuelle de la situation. Cette analyse s’appuie principalement sur les réponses à un questionnaire diffusé auprès des membres de la Fédération en juin 2024, mais aussi sur ce que les éditeur·rices ont pu exprimer dans différentes circonstances d’échanges ou de partage d’expériences.