Comme beaucoup d’autres de ses collègues des agences régionales du livre, Léonor de Nussac a accueilli la naissance de la Fédération avec enthousiasme. D’abord parce que son agence était depuis longtemps attentive aux problématiques spécifiques à l’édition indépendante sur le territoire, mais surtout qu’avec cette Fédération surgissait enfin « la pièce manquante au puzzle national de l’interprofession » ; la petite et moyenne édition se rassemblait derrière une bannière commune crédible et pouvait commencer à faire entendre une voix alternative à celle du Syndicat National de l’Edition. Avec ce nouveau partenaire, rapidement devenu un interlocuteur important dans les grands enjeux nationaux autour du livre, les agences et la FILL (Fédération Interrégionale du Livre et de la Lecture) trouvaient le relai professionnel manquant jusqu’alors pour interpeller les pouvoirs publics. Alors, quand Olivier Pennaneac’h, chargé de l’économie du Livre à l’agence et maillon essentiel dans l’histoire, lui transmet le souhait de la Fédération de trouver une région accueillante pour les Assises, l’idée la séduit et elle accepte d’engager son agence dans l’organisation de celles-ci en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Entre la fin du Salon du livre de Paris, la concentration plus grandissante que jamais dans le monde de l’édition et plus largement les mutations profondes du métier, elle voit dans ce projet d’Assises la réponse à une nécessité et l’opportunité aussi pour permettre à la Fédération de s’incarner dans un événement fort. Elle y voit, comme elle le rappelle dans cet entretien, la possibilité de commencer à « inventer d’autres communs ». Avec l’engagement des deux associations régionales d‘éditeurs (Éditeurs du Sud et JediSud), l’appui technique de l’agence et le soutien des partenaires publics, ces 1eres Assises rencontreront tout le succès espéré (c.f. page 5). Un an après, interrogée sur ce qu’elle considère aujourd’hui comme les grandes priorités pour l’édition indépendante, Léonor de Nussac esquisse quelques idées avec la sagacité qui la caractérise : faire rentrer d’avantage ce secteur de l’édition dans le débat public, continuer à œuvrer à sa meilleure définition pour la rendre plus identifiable par le lecteur, promouvoir ses vertus en s’engageant plus encore dans les enjeux environnementaux. Autant d’axes que les 1eres Assises ont fait émerger mais qui trouvent là une clarté nouvelle par la voix d’une partenaire de la première heure de la Fédération des éditions indépendantes.