Ses membres fondateurs sont l’Éclisse, Père Fouettard, 2024, Dernière Goutte, Mediapop et 3oeil. Camille est à l’origine de l’impulsion qui a conduit à la création de l’association et il explique que la raison première de celle-ci était de rejoindre la Fédération des éditions indépendantes. Dans une région aussi vaste, avec une forte dissémination territoriale, il apparaissait nécessaire de créer un espace d’échange. Pour lui, il s’agissait de regrouper les forces vives de l’édition dans cette région pour y faire exister un organe représentatif des acteurs professionnels, et il l’espère consultatif pour les partenaires institutionnels. Il souligne à quel point ces partenaires institutionnels ont observé avec beaucoup d’intérêt et de bienveillance la création de l’Association, y voyant sans doute une chance pour la dynamique de l’édition en région Grand Est. Cette région a en effet un mode de structuration de la filière livre assez différent de l’ensemble des autres régions. Il n’y existe pas d’Agence du livre à proprement parler. Trois structures indépendantes l’une de l’autre bien que rassemblées aujourd’hui au sein du réseau Livr’Est agissent dans les trois secteurs du livre (Interbibly pour les bibliothèques, les auteurs et les événements littéraires, LIL pour les libraires et La CIL pour les éditeurs) ; cette spécificité qui tient à l’histoire de cette région et à ses dynamiques politiques ne rend pas toujours facile la coopération, même si celle-ci est fortement encouragée et désirée par les tutelles. Une autre des spécificités de la région Grand Est concerne son déséquilibre territorial dans le champ de l’édition. Pas facile en effet de se vivre éditeur en Meuse ou dans les Ardennes alors que le cœur de l’édition bat si fort en Alsace ; c’est un de ses motifs aussi que de chercher à sa manière à lutter contre ces clivages territoriaux. Le chantier est vaste pour cette association qui a encore à consolider son assise. Pourtant la petite musique qu’elle a commencé à faire entendre semble déjà bien résonner sur le territoire ; et gageons que le temps, le travail et la nécessité faisant, cette musique s’amplifie pour peut-être disrupter des logiques historiques à reconsidérer.