Bientôt une ferme-école en permaculture à la Penne Un havre de paix baigné de soleil se déploie sur 9 hectares en contre-bas du village de la Penne. Ancien relais de chasse du marquis de la Penne, « La Plume » est un projet novateur avec une ambition unique : créer un lieu de séminaire, d’échange et d’inspiration pour les entrepreneurs et particuliers au cœur d’une ferme-école de permaculture. A l’origine de cette initiative se trouvent Clara Gaymard et Gonzague de Blignières. Tous deux prônent « l’économie bienveillante », avec un « mode de croissance plus économe en énergie, en accord avec la nature », confie Clara Gaymard. Située sur un domaine doté d’une vaste bâtisse de 17 chambres entièrement restaurée, cette première ferme-école en altitude sera aussi « la plus grande du département et sans doute de France ». Actuellement en chantier, elle est créée d’après les plans d’un pape de la permaculture, Josef Holzer. 5 étangs ont été réalisés, qui captent les eaux de ruissellement et de pluie. « Nous n’utiliserons aucune eau potable ou de source pour irriguer les cultures », précise Clara Gaymard. Ce projet, parfaitement intégré dans le tissu local, est soutenu par le Département des Alpes-Maritimes dans le cadre de sa politique GREEN Deal. La première récolte est prévue pour cet été. L’espace séminaire devrait être lancé au mois de septembre et l’école ouvrira l’an prochain. Josef Holzer Ce grand spécialiste de la permaculture dirige le chantier de la ferme-école de La Plume. Rencontre. Quelle est votre définition de la permaculture ? J.H. : C’est une forme d’agriculture régénératrice, où l’on travaille en coopération avec la nature. Le plus important est d’utiliser les ressources dont on dispose pour mettre en place un système agricole où l’écologie et l’économie se rencontrent et dont tout le monde peut bénéficier. La permaculture recherche les solutions les plus adaptées au lieu, afin de créer un projet productif et diversifié. Quels sont les bénéfices de cette méthode pour une terre comme celle de La Plume ? J.H. : Dans une région sèche comme celle-ci, l’eau est la clé pour une agriculture productive. Les gens pensent souvent qu’avec ce type de climat, l’eau va manquer, alors que ce n’est pas le cas. Il faut mettre en place un système d’aquaculture pour récolter et stocker les eaux de ruissellement et de pluie et l’utiliser ensuite de manière judicieuse. Que va-t-on cultiver dans cette ferme-école ? J.H. : Nous aurons une agriculture diversifiée, avec des légumes destinés à la ferme, mais aussi au village de La Penne, aux marchés locaux et au-delà. Nous aurons aussi des fruits et des herbes, que nous transformerons. Et quelques animaux aussi, qui contribueront à l’équilibre de la biodiversité. Pourquoi est-ce important d’enseigner la permaculture ? J.H. : Les gens pensent souvent que la permaculture ne marche pas ou que ce n’est pas économiquement viable. L’important est de montrer que c’est possible, et qu’on peut travailler avec ces techniques et les ressources dont on dispose.