Du bonheur à partager Peu de communes osent afficher qu’elles sont une cité «heureuse»... C’est le cas de La Garde, qui ajoute «et solidaire» parce que le bonheur est un état qui se partage forcément ! On pourrait passer sans voir, si ce n’était cet éperon rocheux, planté en son cœur, surmonté comme il se doit des vestiges d’un château et d’une chapelle. De l’éperon, on ne sait que peu de choses, sinon, n’en déplaise aux poètes et aux rêveurs qu’il n’est pas une poussière d’étoile, mais le «débris» d’une éruption volcanique… Ce rocher, qui a façonné l’identité du village, fut aussi son malheur au fil des siècles. Point haut, il fut la cible de toutes les attaques. Circuit historique et centre-ville verdoyant Aujourd’hui, La Garde, qui connut les Ligures, les Romains, les Celtes, déroule son histoire le long d’un circuit balisé de plaques explicatives, doublé, depuis peu, par un autre cheminement, celui des Libérateurs de 1944, que l’on peut suivre aussi pas à pas. La paix revenue, c’est en toute quiétude que le visiteur comblé peut découvrir le vieux village provençal, humer l’ambiance des ruelles et placettes, goûter l’air marin - la commune possède trois kilomètres de littoral - sentir les effluves d’un parc de verdure en cœur de ville où fleurit l’amandier, l’arbre symbole depuis la fin du XIXe siècle. Vivre comme au Moyen-Âge, le temps d’un festival ! Deux chapelles, deux histoires La Garde peut s’enorgueillir d’abriter deux chapelles sur son territoire, avec deux histoires aussi différentes que passionnantes. Une chapelle romane, à côté des vestiges du château, sauvée des carriers qui attaquaient la colline pour en extraire un granit rare, en 1916, puis d’un effondrement dans les années 1990. Le point de vue est sublime. L’association des Amis de la Vieille Garde ouvre au public l’édifice rénové à la belle saison. En plaine, dans la chapelle Saint-Charles-Borromée, on peut notamment admirer une splendide Piéta, achevée en 1849, trois ans avant la mort de son auteur, le sculpteur parisien James Pradier, dont les œuvres ornent la chambre des députés et l’Arc de Triomphe, au sommet des Champs-Élysées.