C’est en 1977 qu’est née officiellement l’appellation Côtes de Provence. Une appellation d’origine contrôlée, selon la dénomination officielle, qui demeure aujourd’hui à la fois un gage de qualité mais aussi le meilleur ambassadeur pour vendre les productions locales dans le monde entier. « Provence inscrit sur une bouteille, les ventes décollent » confient ainsi les experts en vin. Cet avantage de notoriété, les producteurs en tirent atout dans leur commerce, mais cela leur impose surtout une démarche qualité obligée. Si les Côtes de Provence ont trouvé leur légitimité depuis 1977, cela n’a pas été si simple. On était parti de loin, de ces temps où le petit vin local voisinait plutôt côté piquette qu’autre chose. Et puis, le temps a fait son œuvre, et comme dans d’autres régions de France, le Languedoc voisin par exemple, les viticulteurs et vignerons ont travaillé sur la qualité de leur produit. Face aux crus réputés de Bordeaux et de Bourgogne, il fallait assurer. Et on peut écrire, sans se tromper, que presque cinquante ans après, les Côtes de Provence sont rentrées dans la cour des grands. Les 20.000 et quelques hectares qui courent dans toute la région sont un bel exemple d’une diversité de lieux, de sols, d’altitude, qui permettent de varier la production tout en gardant cette unité commune qui fait des vins de Provence des crus très spécifiques, où dominent le rouge et le rosé. C’est la Provence qui unit les domaines pourtant situés dans des sites totalement différents : des contreforts du centre Var aux rivages en bordure de mer, le climat n’est pas tout à fait le même, plus sec à l’intérieur des terres, plus humides près des rivages. Les vents sont aussi différents, selon que la brise venue de la mer balaie les vignobles ou que seul le redoutable mistral agite les feuilles des ceps nettoyés par le vent. Les sols sont variés, ici schisteux, là argileux, ici plus pauvres, affleurant de cailloux, là plus riches grâce aux limons des cours d’eau. Chaque micro territoire a donc ses spécificités, qui permettent ainsi de proposer une variété de crus offrant à l’amateur des dizaines et des dizaines de saveurs et de goûts différents. Mais la Provence déploie sur tous ces terroirs ses atouts : un ensoleillement unique, avec en moyenne 300 jours de soleil par an ; le vent sec du mistral qui assèche les vignobles et limite les maladies dues à l’humidité ; les sols, enfin, composés de nombreuses variétés géologiques, parfaites pour la culture de la vigne. Le réchauffement climatique modifie désormais les méthodes de culture : on irrigue la vigne lors des premières plantations, on vendange la nuit, on s’adapte aux aléas du climat. Cette mutation n’altère pas la qualité du produit, bien au contraire : le terroir est aujourd’hui soigné par des professionnels formés et compétents qui cherchent l’excellence en permanence.