Comment un groupe basé en Champagne s’est-il tourné vers le midi et les vins du sud ? Nathalie Vranken : Nous avons investi dans les vignobles de Camargue (les vins des sables, anciennement Listel) et dans le Var. La Gordonne a été un coup de cœur immédiat. Lorsque nous avons découvert ce lieu, un endroit merveilleux dans une des plus belles régions du monde, nous n’avons pas hésité ! Ce cirque de schistes qui entoure les 300 hectares du domaine est une merveille géologique. Une fois acquis le domaine, il a fallu investir ? N. V. : Nous avons effectivement engagé d’importants travaux, tant sur la vigne que dans le matériel de vinification. On a replanté, on a refait les pressoirs, les cuveries… Un énorme chantier que l’on est en train de terminer pour aller jusqu’au bout de notre démarche. Le site dans son ensemble sera à votre image ? N. V. : Exactement ! On veut réhabiliter l’esprit provençal du château, dans la même démarche qui nous a guidés pour la villa Demoiselle à Reims. On devrait inaugurer le château rénové au printemps prochain, puisqu’en plus des travaux de bâtiment, nous constituons un jardin remarquable dont on vient à peine de planter les essences, qui seront donc belles et rayonnantes l’année prochaine. C’est l’aboutissement d’un long travail au domaine ? N. V. : C’est quinze ans d’investissement, mais fait avec passion et plaisir ! Et puis, cette rénovation a accompagné l’évolution du rosé. Le marché a changé, notamment grâce à l’action des acteurs du secteur, comme Jean-Jacques Bréban et Eric Pastorino. C’est formidable car aujourd’hui le rosé est un vin de qualité qui se boit partout. Les efforts doivent porter maintenant sur la constance du rosé, pour qu’il n’y ait plus de fluctuations dommageables pour la réputation du vin. C’est tout l’objectif que nous avons lorsque l’on élabore nos vins. Vous semblez très attachée à ce terroir varois ? N. V. : Tout à fait. A La Gordonne, il y a une vérité du terroir qui n’est pas anecdotique. On ressent quelque chose et on adore le faire partager.