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Alter’Mag : Après avoir mené à bien le dossier du composteur Gambetta, vous vous attaquez désormais à celui d’un deuxième composteur sur l’espace public. Pas avant 6 mois, comme le premier ?Laurence Maurandy : Ce sera plus rapide. Nous avons désormais de l’expérience, nous connaissons les contraintes et nous sommes mieux préparés.  Le problème majeur est celui de l’emplacement. Deux solutions s’offrent à nous. Soit ce composteur est placé place Carli, devant le conservatoire de musique. Dans ce cas, il faudra découper le béton pour trouver la terre ou poser les bacs à compost. (…) Alter’Mag : Après avoir mené à bien le dossier du composteur Gambetta, vous vous attaquez désormais à celui d’un deuxième composteur sur l’espace public. Pas avant 6 mois, comme le premier ? Laurence Maurandy : Ce sera plus rapide. Nous avons désormais de l’expérience, nous connaissons les contraintes et nous sommes mieux préparés.  Le problème majeur est celui de l’emplacement. Deux solutions s’offrent à nous. Soit ce composteur est placé place Carli, devant le conservatoire de musique. Dans ce cas, il faudra découper le béton pour trouver la terre ou poser les bacs à compost. C’est donc une solution quelque peut contraignante. Nous pouvons également le placer sur ce que l’on appelle le « jardin des chats », juste à coté du conservatoire ou il y a le boulodrome. C’est un jardin public qui appartient à la municipalité. Il y a de la terre et l’enceinte du parc, fermée par des grilles et un portail, protégeront l’installation durant la nuit. Mais là il faudra se mettre d’accord avec les boulistes (elle sourit), ce qui, à Marseille, n’est pas forcément chose aisée. Il faut également trouver une équipe qui gérera le composteur, et viendra l’ouvrir une ou deux fois dans la semaine. Alter’Mag : La place Jean Jaurès sera bientôt réaménagée. Pourquoi ne pas y poser un composteur, et, dans le meilleur des mondes, y inclure un jardin potager ? Laurence Maurandy : Nous avons fait la demande pour inclure un composteur public dans le plan de réaménagement de La Plaine. Seulement les plans sont déjà arrêtés. Il est possible de poser assez facilement un composteur, qui ne demande pas énormément d’aménagement. Un espace avec de la terre suffit. Par contre il ne pourra pas y avoir de jardin potager sur la place. L’idée a été évoquée en réunion de concertation mais cela n’a pas été retenu. Alter’Mag : À quoi peut bien servir un compost s’il n’est pas utilisé pour un jardin ? Laurence Maurandy : L’idée du compost, c’est de l’utiliser dans un premier temps pour végétaliser les devants d’immeubles, puis, s’il en reste, le redistribuer à ceux qui participent au compost. Nous n’avons pas forcément besoin d’un jardin à proximité pour se servir de l’engrais du compost. La culture en pots est aussi une façon de rendre de l’espace à la nature en centre-ville, là où peu de parcelles pouvant servir à un jardin existent. Alter’Mag : Quel est le rôle du CIQ dans cette aventure du compostage collectif à Marseille ? Laurence Maurandy : Par la biais du CIQ nous sommes souvent contactés par des associations ou des collectifs qui posent des questions sur les démarches à suivre pour se procurer un composteur. Dans le cadre du composteur Gambetta sur l’espace public, l’idée c‘est aussi de bénéficier d’une boite à outils, et d’offrir notre savoir faire à d’autres associations et aux élus, de leur donner la méthode clé-en-main. Alter’Mag : Il y’a eu une inauguration officielle du composteur Gambetta ? La Métropole fournit les bacs à compost, mais on ne trouve pas trace d’un partenariat affiché sur le composteur Gambetta. C’est une volonté ? Laurence Maurandy : Premièrement, la station de compostage Gambetta n’est pas terminée. Il y aura un affichage, avec diverses informations et un guide pratique du compostage. Ensuite, au départ nous voulions faire un affichage officiel pour mettre en avant le partenariat entre la mairie, la métropole et les habitants. Les maitres-composteurs n’ont pas voulu et, à mon sens, il n’ont pas eu tord. De nombreuses personnes ont une mauvaise image des institutions, cela aurait pu être un risque de dégradation supplémentaire. Cela dit il faut bien comprendre que nous ne pouvons rien faire sans les élus, qui ont la responsabilité de l’espace public et sont seuls autorisés à permettre de telles installations. Ne le nions pas, la Mairie à d’abord vu d’un mauvais œil cette installation, craignant des dégradations et les plaintes de riverains qui ont l’habitude d’utiliser cet espace pour les besoins de leurs chiens. Mais au final, tout le monde est content, les habitants louent la propreté du lieu, il n’y a pas eu de dégradation et la station est la preuve que déchets, à Marseille, ne rime pas forcement avec saleté. L’élu à la propreté nous soutient désormais et c’est elle qui a exprimé le souhait de voir un autre composteur s’installer sur la rue Carli. Petit à petit les choses avancent, pour le meilleur. Alter’Mag : Vous dites que les habitants sont conquis par la station de compostage Gambetta. Vous avez donc des retours, et ils sont positifs ? Laurence Maurandy : Pas seulement les habitants, les marseillais en général sont agréablement surpris par cette installation. C’est assez flagrant le samedi, les gens qui se rendent en centre-ville se garent au parking souterrain Gambetta, dont la sortie piétonne est adossée au composteur. Beaucoup de personnes sont étonnées de voir ce composteur, ça interpelle, ils posent des questions. Tous avouent qu’ils n’y auraient pas cru. Ça les impressionnent. Quant aux habitants du quartier, il n’y a qu’à voir le nombre d’utilisateurs du composteur. Au début, nous avons du trouver des utilisateurs, sur les marchés notamment. Désormais, et en moins de deux mois, 120 personnes sont inscrites et le composteur est en saturation. À tel point qu’un deuxième bac sera bientôt installé sur le site Gambetta, et qu’une deuxième station est en préparation. C’est une vraie et belle réussite. Alter’Mag : Après avoir mené à bien le dossier du composteur Gambetta, vous vous attaquez désormais à celui d’un deuxième composteur sur l’espace public. Pas avant 6 mois, comme le premier ? Laurence Maurandy : Ce sera plus rapide. Nous avons désormais de l’expérience, nous connaissons les contraintes et nous sommes mieux préparés. Le problème majeur est celui de l’emplacement. Deux solutions s’offrent à nous. Soit ce composteur est placé place Carli, devant le conservatoire de musique. Dans ce cas, il faudra découper le béton pour trouver la terre ou poser les bacs à compost. (…)Alter’Mag : Après avoir mené à bien le dossier du composteur Gambetta, vous vous attaquez désormais à celui d’un deuxième composteur sur l’espace public. Pas avant 6 mois, comme le premier ? Laurence Maurandy : Ce sera plus rapide. Nous avons désormais de l’expérience, nous connaissons les contraintes et nous sommes mieux préparés. Le problème majeur est celui de l’emplacement. Deux solutions s’offrent à nous. Soit ce composteur est placé place Carli, devant le conservatoire de musique. Dans ce cas, il faudra découper le béton pour trouver la terre ou poser les bacs à compost. C’est donc une solution quelque peut contraignante. Nous pouvons également le placer sur ce que l’on appelle le « jardin des chats », juste à coté du conservatoire ou il y a le boulodrome. C’est un jardin public qui appartient à la municipalité. Il y a de la terre et l’enceinte du parc, fermée par des grilles et un portail, protégeront l’installation durant la nuit. Mais là il faudra se mettre d’accord avec les boulistes (elle sourit), ce qui, à Marseille, n’est pas forcément chose aisée. Il faut également trouver une équipe qui gérera le composteur, et viendra l’ouvrir une ou deux fois dans la semaine. Alter’Mag : La place Jean Jaurès sera bientôt réaménagée. Pourquoi ne pas y poser un composteur, et, dans le meilleur des mondes, y inclure un jardin potager ? Laurence Maurandy : Nous avons fait la demande pour inclure un composteur public dans le plan de réaménagement de La Plaine. Seulement les plans sont déjà arrêtés. Il est possible de poser assez facilement un composteur, qui ne demande pas énormément d’aménagement. Un espace avec de la terre suffit. Par contre il ne pourra pas y avoir de jardin potager sur la place. L’idée a été évoquée en réunion de concertation mais cela n’a pas été retenu. Alter’Mag : À quoi peut bien servir un compost s’il n’est pas utilisé pour un jardin ? Laurence Maurandy : L’idée du compost, c’est de l’utiliser dans un premier temps pour végétaliser les devants d’immeubles, puis, s’il en reste, le redistribuer à ceux qui participent au compost. Nous n’avons pas forcément besoin d’un jardin à proximité pour se servir de l’engrais du compost. La culture en pots est aussi une façon de rendre de l’espace à la nature en centre-ville, là où peu de parcelles pouvant servir à un jardin existent. Alter’Mag : Quel est le rôle du CIQ dans cette aventure du compostage collectif à Marseille ? Laurence Maurandy : Par la biais du CIQ nous sommes souvent contactés par des associations ou des collectifs qui posent des questions sur les démarches à suivre pour se procurer un composteur. Dans le cadre du composteur Gambetta sur l’espace public, l’idée c‘est aussi de bénéficier d’une boite à outils, et d’offrir notre savoir faire à d’autres associations et aux élus, de leur donner la méthode clé-en-main. Alter’Mag : Il y’a eu une inauguration officielle du composteur Gambetta ? La Métropole fournit les bacs à compost, mais on ne trouve pas trace d’un partenariat affiché sur le composteur Gambetta. C’est une volonté ? Laurence Maurandy : Premièrement, la station de compostage Gambetta n’est pas terminée. Il y aura un affichage, avec diverses informations et un guide pratique du compostage. Ensuite, au départ nous voulions faire un affichage officiel pour mettre en avant le partenariat entre la mairie, la métropole et les habitants. Les maitres-composteurs n’ont pas voulu et, à mon sens, il n’ont pas eu tord. De nombreuses personnes ont une mauvaise image des institutions, cela aurait pu être un risque de dégradation supplémentaire. Cela dit il faut bien comprendre que nous ne pouvons rien faire sans les élus, qui ont la responsabilité de l’espace public et sont seuls autorisés à permettre de telles installations. Ne le nions pas, la Mairie à d’abord vu d’un mauvais œil cette installation, craignant des dégradations et les plaintes de riverains qui ont l’habitude d’utiliser cet espace pour les besoins de leurs chiens. Mais au final, tout le monde est content, les habitants louent la propreté du lieu, il n’y a pas eu de dégradation et la station est la preuve que déchets, à Marseille, ne rime pas forcement avec saleté. L’élu à la propreté nous soutient désormais et c’est elle qui a exprimé le souhait de voir un autre composteur s’installer sur la rue Carli. Petit à petit les choses avancent, pour le meilleur. Alter’Mag : Vous dites que les habitants sont conquis par la station de compostage Gambetta. Vous avez donc des retours, et ils sont positifs ? Laurence Maurandy : Pas seulement les habitants, les marseillais en général sont agréablement surpris par cette installation. C’est assez flagrant le samedi, les gens qui se rendent en centre-ville se garent au parking souterrain Gambetta, dont la sortie piétonne est adossée au composteur. Beaucoup de personnes sont étonnées de voir ce composteur, ça interpelle, ils posent des questions. Tous avouent qu’ils n’y auraient pas cru. Ça les impressionnent. Quant aux habitants du quartier, il n’y a qu’à voir le nombre d’utilisateurs du composteur. Au début, nous avons du trouver des utilisateurs, sur les marchés notamment. Désormais, et en moins de deux mois, 120 personnes sont inscrites et le composteur est en saturation. À tel point qu’un deuxième bac sera bientôt installé sur le site Gambetta, et qu’une deuxième station est en préparation. C’est une vraie et belle réussite.