Le mystérieux royaume himalayen du Bhoutan est, ne l’oublions pas, l’inventeur du «Gross National Happiness», autrement dit «le Bonheur Intérieur Brut». Faut-il y voir une relation de cause à effet ?Certainement pas, et ce serait extrèmement déplacé (!). Si le G.N.H (ou B.I.B pour nous francophones) est un indice de gouvernance relativement récent, ces surprenantes fresques qui encadrent les portes et se dressent (!) devant maisons et commerces sont la poursuite d’une vieille tradition toujours vivace (!).Si pour nous il est relativement surprenant, par exemple, de voir des bambins jouer sur le pas de leur porte au pied d’énormes phallus en éjaculation, bhoutanais et bhoutanaises n’y voient rien de pornographique ou de choquant. Ce sont plutôt les membres (!) de leur garde personnelle contre le mauvais œil, ce sont des gardiens qui protègent les maisons et ceux qui y habitent. Des signes religieux donc, que les bhoutanais considèrent avec un mélange de respect, de détachement et d’humour, et qu’ils font réaliser par des peintres professionnels lors des chantiers de construction.Cette tradition séculaire est surtout vivace dans l'ouest du pays, mais on la retrouve un peu partout, jusque dans les rues de la capitale, Thimphu. Quant aux maisons récentes, où il est plus rare de voir ces peintures, on y trouve quand même de manière quasi systématique de petits phallus en bois sculptés qui pendent aux quatre coins des toitures. Là encore, ce n'est pas du Land'Art...S'il n'y a qu'au Bhoutan que le bouddhisme tantrique a engendré cette forme de représentation, il semblerait qu'on le doive au drôle de rapport qu'entretiennent les habitant du royaume avec le moine Drukpa Kunley venu du Tibet au XVeme siècle. Le "fou divin", comme il est toujours surnommé, était non seulement un alcoolique invétéré mais un lutteur acharné contre les démones régnant dans les montagnes, qu'il terrassait... grâce à son phallus. On raconte aussi qu'au delà de sa lutte effrénée contre le mal, il couchait aussi avec beaucoup de femmes, mais c'est une autre histoire....Quoi qu'il en soit, il semble bien que l'on puisse attribuer à Drukpa Kunley l'apparition de ce symbole phallique pour lutter contre les peurs ancrées en chacun de nous et, si les bhoutanais sont partagés sur la façon de considérer ce personnage, tous s'accordent sur le fait qu'il a fortement fait évoluer leur religion pour lui donner une dimension plus humaine, moins élitiste, ce qui, dans tous les cas n'est pas une mauvaise chose. Alors là, on ne sait plus très bien si l’on est dans la croyance, le miracle, l’humour ou un certain opportunisme économique. Quoi qu’il en soit, dans l’ouest du Bhoutan se trouve le temple de Chime lhakhang, consacré au «Fou divin» Drukpa Kunley et dédié à la fertilité.Dans ce petit temple se rendent des femmes bouthanaise qui souhaitent tomber enceintes. Un jeune moine appose alors, en signe de bénédiction, un phallus en bois sur leur tête. Le site est très connu et, maintenant que le pays est un peu plus facile d’accès pour les touristes, le temple accueille des femmes de nombreux pays. Certains opérateurs touristiques bouthanais ont même été jusqu’à organiser un «Fertility Tour» pour des américaines... dont le taux de réussite aurait dépassé les 70% ! Et oui, des miracles arrivent dans le pays du dragon d'or, un bhoutanais m'a même raconté, avec le demi-sourire qu'ils affichent souvent, l'histoire de cette touriste japonaise en mal de maternité partie au temple avec un de ses amis guide. Neuf mois après, elle accouche d'un beau bébé, la bénédiction a fait merveille... à tel point que le petit garçon ressemble trait pour trait au guide bouthanais ! Magie himalayenne... Le mystérieux royaume himalayen du Bhoutan est, ne l’oublions pas, l’inventeur du «Gross National Happiness», autrement dit «le Bonheur Intérieur Brut». Faut-il y voir une relation de cause à effet ? Certainement pas, et ce serait extrèmement déplacé (!). Si le G.N.H (ou B.I.B pour nous francophones) est un indice de gouvernance relativement récent, ces surprenantes fresques qui encadrent les portes et se dressent (!) devant maisons et commerces sont la poursuite d’une vieille tradition toujours vivace (!). Si pour nous il est relativement surprenant, par exemple, de voir des bambins jouer sur le pas de leur porte au pied d’énormes phallus en éjaculation, bhoutanais et bhoutanaises n’y voient rien de pornographique ou de choquant. Ce sont plutôt les membres (!) de leur garde personnelle contre le mauvais œil, ce sont des gardiens qui protègent les maisons et ceux qui y habitent. Des signes religieux donc, que les bhoutanais considèrent avec un mélange de respect, de détachement et d’humour, et qu’ils font réaliser par des peintres professionnels lors des chantiers de construction. Cette tradition séculaire est surtout vivace dans l'ouest du pays, mais on la retrouve un peu partout, jusque dans les rues de la capitale, Thimphu. Quant aux maisons récentes, où il est plus rare de voir ces peintures, on y trouve quand même de manière quasi systématique de petits phallus en bois sculptés qui pendent aux quatre coins des toitures. Là encore, ce n'est pas du Land'Art... S'il n'y a qu'au Bhoutan que le bouddhisme tantrique a engendré cette forme de représentation, il semblerait qu'on le doive au drôle de rapport qu'entretiennent les habitant du royaume avec le moine Drukpa Kunley venu du Tibet au XVeme siècle. Le "fou divin", comme il est toujours surnommé, était non seulement un alcoolique invétéré mais un lutteur acharné contre les démones régnant dans les montagnes, qu'il terrassait... grâce à son phallus. On raconte aussi qu'au delà de sa lutte effrénée contre le mal, il couchait aussi avec beaucoup de femmes, mais c'est une autre histoire.... Quoi qu'il en soit, il semble bien que l'on puisse attribuer à Drukpa Kunley l'apparition de ce symbole phallique pour lutter contre les peurs ancrées en chacun de nous et, si les bhoutanais sont partagés sur la façon de considérer ce personnage, tous s'accordent sur le fait qu'il a fortement fait évoluer leur religion pour lui donner une dimension plus humaine, moins élitiste, ce qui, dans tous les cas n'est pas une mauvaise chose.