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Premièrement, il faut justifier de la volonté d’une vingtaines de foyers à utiliser un compost collectif. Il est assez aisé de les réunir à l’occasion d’une réunion du conseil syndical ou d’une autre manifestation. Dans le cas du composteur Gambetta, un bon nombre de familles ont été «recrutées» sur le marché des Reformés.Ensuite le projet doit être présenté auprès de votre bailleur ou syndic d’immeuble. Une fois le projet accepté, il faut prendre contact avec le Territoire Marseille Provence pour la signature d’une convention de mise en place des composteurs et bacs à broyat. Une participation est demandée aux foyers volontaires, de l’ordre de 10 euros.La dernière étape bien-sur, est le compostage de vos déchets et l’entretien du compost. La transformation des matières organiques en compost se réalise grâce à des êtres vivants aérobies qui, pour se développer, ont besoin d’oxygène en grande quantité et d’humidité.Sans oxygène, le compostage fermente, les déchets pourrissent et ne présentent plus d’intérêt pour le jardin. Il faut donc bien mélanger et remuer le compost lors de chaque apport.Le compost ne doit être ni trop sec, ni trop humide. Prenez une poignée des déchets en fermentation et pressez. Si quelques gouttes en sortent c’est parfait. Si beaucoup de jus s’échappe c’est que le tas est trop mouillé, ajoutez de la matières sèche : pailles, copeaux, feuilles mortes, broyats. Si tout est bien fait, un compost n’a pas d’odeur, et n’attire pas les mouches. Après 5 à 7 mois de maturation, votre compost devrait être prêt. La preuve ultime d’un compost prêt à l’emploi reste les vers de terre. Dés que ces derniers apparaissent en grand nombre, c’est qu’il ne vous reste plus qu’un petit mois à attendre pour utilisez le compost en paillage sur vos pots, jardinières ou au pied de vos légumes dans le potager.Le compost viendra nourrir le sol pour qu’il reste en activité et génère un bel humus. On estime la production annuelle moyenne de déchets par personne à 350 kg. 30% de ces déchets sont organiques, et donc recyclables en engrais par la biais du compostage. Pourtant, dans la quasi-totalité des agglomérations, ces déchets organiques sont transportés en décharge. Exception à la règle, la Bretagne, à la pointe du compostage collectif. A Rennes depuis 1995, plus de 15000 composteurs individuels ont été distribués aux habitants. À ce jour, 30% de la population en habitat individuel composte les déchets organiques. Plus d’une centaine de sites de compostage collectif ont été installés, semblables à celui de l’Allée Léon Gambetta à Marseille. Nantes dispose déjà de plus de 120 composteurs collectifs de quartier supervisés par Compostri. Le premier a été installé en 2007. En 2014 la municipalité a même inaugurée un composteur urbain d’un genre nouveau, tout en métal et au design futuriste. Non odorant, le prototype dispose d’ un auvent-récupérateur d’eau. Il a couté environ 100.000 euros.À Marseille, il aura donc fallu attendre 2011 pour voir le premier composteur collectif s’installer sur l’espace privé et 2016 sur l’espace public. Mais la comparaison n’a pas lieu d’être, la Bretagne étant historiquement à l’avant garde en matière d’écologie, ce qui n’enlève rien, aux vertus du composteur Gambetta. Au delà de l’aspect écologique évident, il y a les bienfaits cosmétiques. La jardinière où il est installé n’a jamais été aussi propre et la construction valorise le paysage urbain. Et puis, il y a l’intérêt humain. Le lieu est aussi, et peut être avant tout, un espace d’échange entre les utilisateurs, de rencontres et de partage. Le cercle est en tout point vertueux : valorisation des déchets, du lien social et du paysage urbain. L’installation de ce composteur peut paraitre anecdotique à l’échelle de la métropole. Il est pourtant un point de vue de ce que pourrait être l’avenir de la politique de gestion et de valorisation des déchets. Un point épineux dans la chaussure de tous les marseillais qui, pour la majorité, sont fiers de leur ville mais conscients de la défaillance collective en matière de propreté urbaine. La plupart des utilisateurs du composteur Gambetta sont d’ailleurs des badauds, des curieux étonnés par cette construction, qui se sont arrêter pour poser des questions, et l’utilisent désormais. À Marseille, c’est un fait, c’est grâce au travail de citoyens que ce composteur a pu être installé. Les maitres-composteurs Sandrine et Denis se sont appuyés sur le Comité d’Intérêt de Quartier, une entité juridique qui a permi l’installation sur l’espace public de cette construction. Il leur a fallu six mois pour obtenir les autorisations nécessaires. À Marseille, les autorités publiques n’ont pas caché leur méfiance quand à l’installation d’un composteur sur l’espace public, par crainte des dégradations et de l’utilisation du site comme dépotoir anarchique. Elles constatent aujourd’hui le parfait fonctionnement d’une station de compostage  arrivée à saturation et victime de son succès. À tel point qu’un deuxième site est à l’étude sur la rue Carli. Premièrement, il faut justifier de la volonté d’une vingtaines de foyers à utiliser un compost collectif. Il est assez aisé de les réunir à l’occasion d’une réunion du conseil syndical ou d’une autre manifestation. Dans le cas du composteur Gambetta, un bon nombre de familles ont été «recrutées» sur le marché des Reformés. Ensuite le projet doit être présenté auprès de votre bailleur ou syndic d’immeuble. Une fois le projet accepté, il faut prendre contact avec le Territoire Marseille Provence pour la signature d’une convention de mise en place des composteurs et bacs à broyat. Une participation est demandée aux foyers volontaires, de l’ordre de 10 euros. La dernière étape bien-sur, est le compostage de vos déchets et l’entretien du compost.