Margeride Margeride, le pays des possibles

LOZÈRE :: HAUTE-LOIRE :: CANTAL La Margeride, un territoire et des personnes de goût La Margeride : y venir, y vivre, s'y installer

Page 13 : Margeride, le pays des possibles

L’activité agricole est totalement dépendante de l’accès à l’eau et de la disponibilité de la ressource. Sur certains secteurs plus difficiles du territoire lozérien, du fait du peu d’eau et des contraintes liées au relief, des siècles de travaux de nivellement et d’aménagement ont laissé des empreintes dans le paysage : terrasses, murets de pierres sèches, canaux d’adduction de l’eau… Les béals font partie des ouvrages conçus par l’homme pour s’adapter aux conditions difficiles et permettre le développement de l’activité agricole (irrigation, abreuvement du bétail, mais également fonctionnement des moulins et soutien aux sources). D’un point de vue agricole, les béals ou rases constituent des ouvrages hydrauliques permettant l’irrigation gravitaire de parcelles en herbe avec verger pour certaines, ainsi que l’abreuvement des animaux par la dérivation d’eau à partir d’un cours d’eau. La faible pente des canaux et béals permet d’amener l’eau à plusieurs kilomètres de la prise, et ainsi d’approvisionner des parcelles et des terrasses qui n’auraient jamais pu l’être sans ces aménagements. Certains ouvrages ont été façonnés en pierres sèches. Aujourd’hui, leur renforcement se fait avec de nouvelles techniques. Ils sont le témoin de l’ingéniosité et du savoir-faire des hommes. Leur construction et leur entretien requièrent de maîtriser des notions d’hydraulique (pente, débit, répartition de l’eau…) mais également les gestes techniques artisanaux de la construction (pierres sèches, maçonnerie, seuil…). D’autres ouvrages ont été creusés directement dans la terre, nécessitant eux aussi une technicité et un entretien important, notamment par rapport à la perméabilité. Au-delà de leur intérêt pour l’activité agricole, les béals s’inscrivent dans le patrimoine commun lozérien, au même titre que les terrasses cévenoles. Ils font appel à des connaissances et savoir-faire particuliers, artisanaux, historiques et techniques qu’il convient de reconnaître et préserver. Leur intérêt patrimonial est indéniable et participe à l’identité culturelle du territoire.