Mes cueillettes, ce sont : le bourgeon de pin au printemps, la primevère, l’aubépine, l’ortie piquante, le lamier blanc qu’on appelle aussi l’ortie blanche. Un peu plus tard, la fleur de sureau, les feuilles, les feuilles de noisetier, de bouleau. Plus tard, la reine des prés, le tilleul. Plus tard encore, la gentiane, la racine, et puis l’achillée millefeuille, le mille-pertuis, la feuille de framboisier, de myrtille, la bruyère. Tout s’enchaîne. Je commence souvent mi-avril pour les bourgeons et je termine aux premières gelées mi-novembre. En ce moment, je cueille plutôt sur mes cultures. Le temps a été très sec puis, finalement, il a plu et ça a repoussé. J’ai des fleurs en culture, les mauves par exemple, les menthes… tout continue jusqu’aux premières gelées. La dernière cueillette, c’est le gratte-cul, les cynorhodons. J’en fais de la confiture. Je suis en bio mais je suis aussi au syndicat Simples qui représente la profession des plantes médicinales et aromatiques. Ce n’est pas le même cahier des charges. Il y a des particularités très spécifiques à la profession. Par exemple, si des plantes sont menacées, on va favoriser leur mise en culture. Le syndicat Simples représente aussi la profession vis-à-vis des pouvoirs publics. On est très contraint dans la commercialisation des plantes médicinales. Sur les sachets de plantes, on n’a pas le droit de noter les propriétés médicinales. On n’est ni pharmacien ni médecin, on est producteur, on n’a le droit de vendre que certaines plantes inscrites sur une liste. Je crois qu’il y a 148 plantes « libérées ». D’autres ont toujours été utilisées par les gens pour eux-mêmes mais on ne peut pas les vendre. Bien sûr qu’on ne peut pas faire de diagnostic. Même oralement, on n’a pas le droit de donner des conseils. C’est pour ça que, sur nos sachets, on écrit par exemple « Mélange après-repas » ou « Douce nuit »…