Il y a un point aussi très important pour la Margeride, c'est la question de la forêt. La forêt, au milieu du 19ème siècle, c'était 5% du territoire : aujourd'hui, c'est 50 % et, en Margeride, peut-être plus. Ce qui s'est passé, c'est que l’état a incité les communes à reboiser les surfaces collectives. Des grandes opérations de reboisement ont eu lieu à la fin du 19ème siècle et entre les 2 guerres mondiales, en complément des forêts domaniales. L’objectif était de produire du bois et de protéger ces surfaces, notamment de l'érosion, comme c'est le cas de toutes les gorges y compris Le Mont-Lozère. On disait alors que l’ensablement du port de Bordeaux trouvait son origine à Mende du fait des matériaux transportés par les cours d'eau qui irriguent tout le sud de la France. On a appelé cette opération : la restauration des terrains de montagne. Ensuite, beaucoup d'hommes ne sont pas revenus de la 1ère guerre mondiale et ce fut la déprise agricole, les familles n'ont plus été en capacité d’exploiter les parcelles les plus éloignées qui ont, progressivement, été boisées. On est aujourd'hui à 50 % de boisement, dont des reboisements artificiels par des propriétaires. C'est une difficulté car il n’y a pas, sur ce territoire, de vraie culture forestière. Beaucoup d’éleveurs considèrent plutôt la forêt comme quelque chose qui leur prend de la surface et pas comme une activité complémentaire.