C’est une évidence. L’épreuve collective que nous traversons nous oblige à repenser les fondements de la société dans laquelle nous évoluons, nous rappelant d’ailleurs à chaque instant que nous sommes tous de petits êtres fragiles, acteurs et responsables d’un écosystème que nous nous devons de protéger, pour nous-mêmes mais surtout pour les générations futures. Réchauffement climatique, pandémie, crises économiques, pollutions diverses, désorganisations systémiques sont autant d’indicateurs qui doivent absolument nous alarmer et nous faire réagir, quel que soit notre domaine d’intervention, nos compétences, notre spécialité, notre pays ou notre continent. Nous le constatons chaque jour. Comme me l’évoquait récemment l’acteur, chanteur et écrivain Guy Marchand dans un entretien téléphonique : « Pourquoi sommes-nous sur terre ? » Pourquoi ? Sinon pour y vivre notre passage dans les meilleures conditions en essayant de développer collectivement un cercle vertueux. Et pour cela, pourquoi ne pas sortir de nos ornières pour regarder d’un peu plus près la nature ? Notre nature. Notre bien collectif. Intéressons-nous juste un instant aux abeilles. Elles se coordonnent et fonctionnent sur la base d’une société qui échange ses compétences et ses services. Et c’est parce qu’elles sont capables de communiquer entre elles que les abeilles parviennent à vivre en véritables sociétés organisées. Là réside donc l’élément peut-être à l’origine de tous les dysfonctionnements que nous traversons aujourd’hui dans nos sociétés : la communication. Et en élargissant un peu plus loin la réflexion, il s’agit d’ouvrir nos yeux pour accepter de discerner un mal-être beaucoup plus général, structurel et profond : celui qui affecte simultanément la pédagogie, l’éducation et bien sûr la culture. Certaines pratiques sont aujourd’hui insoutenables. Notre société est littéralement asphyxiée par un manque cruel de créativité, de réflexion, et la perte de nombreuses valeurs qui pourtant sont fondatrices d’un épanouissement personnel et collectif : l’écoute, le partage, le dialogue, la persévérance, la bienveillance, le don de soi, l’honnêteté, la rigueur, la reconnaissance, l’éducation à la satisfaction que procure l’effort accompli et la récompense qui en découle... Grâce à elles, chacun peut trouver sa place, progresser, à son rythme, en valorisant ses aptitudes et en transformant d’éventuels échecs en force créatrice. C’est la base de la pédagogie. Il doit en être de même pour une société, pour que celle-ci soit productive, heureuse, dynamique et efficace. C’est alors que deux regards s’affrontent. Dans son ouvrage Rousseau juge de Jean-Jacques, Jean-Jacques Rousseau disait : « La nature a fait l’homme heureux et bon, mais [...] la société le déprave et le rend misérable. » Préférons alors la vision d’Émile Zola qui en 1871 écrivait : « Une société n’est forte que lorsqu’elle met la vérité sous la grande lumière du soleil. » Une fracture culturelle incontestable. Dans notre milieu de l’art, de la culture et plus précisément de la musique, le marketing a comme dans de nombreux autres domaines fait des ravages. Le vrai, le beau, le poétique, le créatif disparaissent toujours un peu plus au bénéfice du standardisé, du formaté, d’un certain « prêt-à-écouter » qui inonde nos vies. Les diverses plateformes en ligne proposent une quantité infinie de musique quasiment gratuite, nous laissant croire que parce que nous avons accès à tout, nous serons plus heureux car nous saurons tout sur tout. Mais la connaissance vient avec la patience. Ce n’est pas parce que l’on a accès à toutes les intégrales de la musique de Bach ou de Mozart que l’on comprend forcément leur discours. Comme beaucoup de choses, la culture se mérite. Un minimum d’effort doit être consenti pour obtenir un résultat probant. Il faut arrêter de croire que parce que l’on a accès à tout, on intègre toutes ces informations et on les digère. Il faut que notre cerveau puisse ordonner, classer, ranger pour mieux mémoriser, et ce, tel que nous le faisons pour l’apprentissage d’une nouvelle œuvre musicale par exemple. Pour cela il faut prendre le temps d’analyser, prendre le temps de comparer, de se questionner. Autrement, la superficialité prend le pas sur l’authentique : course au « j’aime » sur les différents réseaux sociaux pour une « reconnaissance digitale », diffusions de fichiers musicaux ultras compressés, dépouillés de la plus grande partie du spectre sonore pouvant procurer chez celui qui l’écoute toute une palette émotionnelle, mauvaise adaptation de l’industrie du disque au virage digital favorisant toujours plus la domination d’une poignée de multinationales aseptisées aux règles dictées par les lois de la mondialisation et du marketing… Aujourd’hui, un artiste, pour qu’il puisse survivre, a les mêmes contraintes qu’un chef d’une petite entreprise. Le travail artistique ne représente réellement que quinze à vingt pour cent maximum des nombreuses heures passées à démarcher, communiquer, se faire connaître, administrer sa structure, et trouver des solutions pour exister sur la toile grâce à des mécanismes toujours plus artisanaux et inventifs, parfois pervers et contre-productifs. L’industrie du disque refuse-t-elle de voir la vérité en face ? Par ailleurs, il est triste de constater que l’industrie du disque ne réussit pas sa mutation. Les anciennes règles du jeu continuent à vouloir être appliquées dans un nouveau modèle qui ne peut absolument pas prétendre fonctionner sur les mêmes bases. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des artistes présents sur les différentes plateformes ne sont quasiment pas rémunérés de leur travail. Pourtant, si autant de musique est disponible en ligne pour des abonnements mensuels très modérés, c’est bien grâce aux artistes et au fruit de leur labeur. Mais nous le savons. Dans leur domaine, les producteurs locaux et les agriculteurs produisent aussi à des prix qui ne leur permettent plus de survivre alors que dans le même temps, l’industrie agroalimentaire s’enrichit de manière exponentielle. La mondialisation de l’économie affole constamment tous les indicateurs. Les prix ne veulent quasiment plus rien dire. Rendez-vous compte : pour produire un disque – et je parle d’une petite production – il faut en moyenne prévoir un budget entre 15 000 et 20 000 € pour couvrir les frais incompressibles permettant de donner vie au projet. Pourtant, à l’issue des concerts, les ventes sont de moins en moins importantes car les albums sont disponibles sur les plateformes de streaming et l’intérêt d’acheter un disque en devient de plus en plus réduit. Les lecteurs de disques ne se fabriquent presque plus, les voitures n’en sont plus équipées. Le disque est toutefois indispensable pour des besoins de démarchages et de promotion. Il se transforme alors en une carte de visite dont la rentabilité est tellement dissuasive qu’elle tue l’œuf dans sa coquille. Alors pourquoi ne pas utiliser les nombreux atouts du numérique, mais avec intelligence et équité, en repensant les modèles économiques et les répartitions avec beaucoup plus de justesse ? Il existe aujourd’hui des ingénieurs suffisamment qualifiés, brillants et compétents pour proposer aux plateformes une meilleure répartition des droits perçus. C’est une simple question de choix, de stratégie, d’orientation et de volonté. L’appel est donc lancé. Il est insoutenable de laisser le maillon le plus créatif de la chaîne aux abois. Il faut le soutenir et l’encourager. Les valeurs intrinsèques des arts me semblent donc profondément incompatibles avec la course contre la montre imposée par nos sociétés depuis des années. Il en découle alors un appauvrissement qualitatif indéniable. Un retour aux sources est indispensable pour que nous puissions redevenir maîtres de notre réalité. Et à ce titre, la télé-réalité porte bien mal son nom. Au-delà du divertissement et de l’évasion qu’elle peut sans doute procurer, ne nous fait-elle par perdre pied avec le chemin de nos vies ? Là encore, il s’agit d’un puissant leurre que nous avons créé de toute pièce. Ne pouvons-nous pas nous évader autant en écoutant une symphonie, un concerto, en lisant un livre, un poème, une pièce de théâtre, en regardant un chef-d’œuvre du cinéma, un tableau, une photo, une sculpture, une magnifique architecture ? L’art ne doit-il pas permettre de révéler ce que l’homme a de meilleur ? On avance souvent le prix de l’accès à la culture. Cet argument est-il vraiment recevable dans notre pays ? Est-il nécessaire de comparer ici le prix d’un concert dans une saison culturelle municipale, l’inscription dans une bibliothèque ou une école de musique avec un abonnement à une saison de Ligue 1 de football ou à des concerts des stars de la musique pop ou de variété ? On avance aussi le coût de la culture. Sur le plan économique, c’est tout d’abord une hérésie car le PIB de l’ensemble du secteur culturel crée autant de richesse que la filière agroalimentaire et sept fois plus que l’industrie automobile. Le débat n’est pas là car nous voyons bien qu’avec la crise sanitaire que nous traversons, les secteurs où l’investissement économique national doit être effectué sans compter, pour le bien-être des générations futures, sont ceux qui ont été délaissés depuis plusieurs années : la santé, la recherche, les sciences, mais aussi l’éducation et la culture. Notre pays bénéficie à ce jour d’un tissu culturel important et magistralement insufflé par André Malraux alors nommé par Charles de Gaulle, ministre d’État chargé des Affaires culturelles. Rendez-vous compte ! Ministre d’État ! Mais nous étions en 1959 et Malraux définissait sa mission de la sorte : « Rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français, d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création de l’art et de l’esprit qui l’enrichissent. » Un peu plus tôt, lorsqu’on lui proposa de réduire le budget de la culture pour aider l’effort de guerre, Winston Churchill n’a-t-il pas répondu : « Mais alors, pourquoi nous battons-nous ? » Regarder la « vérité sous la grande lumière du soleil ». C’est une évidence. L’épreuve collective que nous traversons nous oblige à repenser les fondements de la société dans laquelle nous évoluons, nous rappelant d’ailleurs à chaque instant que nous sommes tous de petits êtres fragiles, acteurs et responsables d’un écosystème que nous nous devons de protéger, pour nous-mêmes mais surtout pour les générations futures. Réchauffement climatique, pandémie, crises économiques, pollutions diverses, désorganisations systémiques sont autant d’indicateurs qui doivent absolument nous alarmer et nous faire réagir, quel que soit notre domaine d’intervention, nos compétences, notre spécialité, notre pays ou notre continent. Nous le constatons chaque jour. Comme me l’évoquait récemment l’acteur, chanteur et écrivain Guy Marchand dans un entretien téléphonique : « Pourquoi sommes-nous sur terre ? » Pourquoi ? Sinon pour y vivre notre passage dans les meilleures conditions en essayant de développer collectivement un cercle vertueux. Et pour cela, pourquoi ne pas sortir de nos ornières pour regarder d’un peu plus près la nature ? Notre nature. Notre bien collectif. Intéressons-nous juste un instant aux abeilles. Elles se coordonnent et fonctionnent sur la base d’une société qui échange ses compétences et ses services. Et c’est parce qu’elles sont capables de communiquer entre elles que les abeilles parviennent à vivre en véritables sociétés organisées. Là réside donc l’élément peut-être à l’origine de tous les dysfonctionnements que nous traversons aujourd’hui dans nos sociétés : la communication. Et en élargissant un peu plus loin la réflexion, il s’agit d’ouvrir nos yeux pour accepter de discerner un mal-être beaucoup plus général, structurel et profond : celui qui affecte simultanément la pédagogie, l’éducation et bien sûr la culture. Certaines pratiques sont aujourd’hui insoutenables. Notre société est littéralement asphyxiée par un manque cruel de créativité, de réflexion, et la perte de nombreuses valeurs qui pourtant sont fondatrices d’un épanouissement personnel et collectif : l’écoute, le partage, le dialogue, la persévérance, la bienveillance, le don de soi, l’honnêteté, la rigueur, la reconnaissance, l’éducation à la satisfaction que procure l’effort accompli et la récompense qui en découle... Grâce à elles, chacun peut trouver sa place, progresser, à son rythme, en valorisant ses aptitudes et en transformant d’éventuels échecs en force créatrice. C’est la base de la pédagogie. Il doit en être de même pour une société, pour que celle-ci soit productive, heureuse, dynamique et efficace. C’est alors que deux regards s’affrontent. Dans son ouvrage Rousseau juge de Jean-Jacques, Jean-Jacques Rousseau disait : « La nature a fait l’homme heureux et bon, mais [...] la société le déprave et le rend misérable. » Préférons alors la vision d’Émile Zola qui en 1871 écrivait : « Une société n’est forte que lorsqu’elle met la vérité sous la grande lumière du soleil. » Une fracture culturelle incontestable. Dans notre milieu de l’art, de la culture et plus précisément de la musique, le marketing a comme dans de nombreux autres domaines fait des ravages. Le vrai, le beau, le poétique, le créatif disparaissent toujours un peu plus au bénéfice du standardisé, du formaté, d’un certain « prêt-à-écouter » qui inonde nos vies. Les diverses plateformes en ligne proposent une quantité infinie de musique quasiment gratuite, nous laissant croire que parce que nous avons accès à tout, nous serons plus heureux car nous saurons tout sur tout. Mais la connaissance vient avec la patience. Ce n’est pas parce que l’on a accès à toutes les intégrales de la musique de Bach ou de Mozart que l’on comprend forcément leur discours. Comme beaucoup de choses, la culture se mérite. Un minimum d’effort doit être consenti pour obtenir un résultat probant. Il faut arrêter de croire que parce que l’on a accès à tout, on intègre toutes ces informations et on les digère. Il faut que notre cerveau puisse ordonner, classer, ranger pour mieux mémoriser, et ce, tel que nous le faisons pour l’apprentissage d’une nouvelle œuvre musicale par exemple. Pour cela il faut prendre le temps d’analyser, prendre le temps de comparer, de se questionner. Autrement, la superficialité prend le pas sur l’authentique : course au « j’aime » sur les différents réseaux sociaux pour une « reconnaissance digitale », diffusions de fichiers musicaux ultras compressés, dépouillés de la plus grande partie du spectre sonore pouvant procurer chez celui qui l’écoute toute une palette émotionnelle, mauvaise adaptation de l’industrie du disque au virage digital favorisant toujours plus la domination d’une poignée de multinationales aseptisées aux règles dictées par les lois de la mondialisation et du marketing… Aujourd’hui, un artiste, pour qu’il puisse survivre, a les mêmes contraintes qu’un chef d’une petite entreprise. Le travail artistique ne représente réellement que quinze à vingt pour cent maximum des nombreuses heures passées à démarcher, communiquer, se faire connaître, administrer sa structure, et trouver des solutions pour exister sur la toile grâce à des mécanismes toujours plus artisanaux et inventifs, parfois pervers et contre-productifs. L’industrie du disque refuse-t-elle de voir la vérité en face ? Par ailleurs, il est triste de constater que l’industrie du disque ne réussit pas sa mutation. Les anciennes règles du jeu continuent à vouloir être appliquées dans un nouveau modèle qui ne peut absolument pas prétendre fonctionner sur les mêmes bases. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des artistes présents sur les différentes plateformes ne sont quasiment pas rémunérés de leur travail. Pourtant, si autant de musique est disponible en ligne pour des abonnements mensuels très modérés, c’est bien grâce aux artistes et au fruit de leur labeur. Mais nous le savons. Dans leur domaine, les producteurs locaux et les agriculteurs produisent aussi à des prix qui ne leur permettent plus de survivre alors que dans le même temps, l’industrie agroalimentaire s’enrichit de manière exponentielle. La mondialisation de l’économie affole constamment tous les indicateurs. Les prix ne veulent quasiment plus rien dire. Rendez-vous compte : pour produire un disque – et je parle d’une petite production – il faut en moyenne prévoir un budget entre 15 000 et 20 000 € pour couvrir les frais incompressibles permettant de donner vie au projet. Pourtant, à l’issue des concerts, les ventes sont de moins en moins importantes car les albums sont disponibles sur les plateformes de streaming et l’intérêt d’acheter un disque en devient de plus en plus réduit. Les lecteurs de disques ne se fabriquent presque plus, les voitures n’en sont plus équipées. Le disque est toutefois indispensable pour des besoins de démarchages et de promotion. Il se transforme alors en une carte de visite dont la rentabilité est tellement dissuasive qu’elle tue l’œuf dans sa coquille. Alors pourquoi ne pas utiliser les nombreux atouts du numérique, mais avec intelligence et équité, en repensant les modèles économiques et les répartitions avec beaucoup plus de justesse ? Il existe aujourd’hui des ingénieurs suffisamment qualifiés, brillants et compétents pour proposer aux plateformes une meilleure répartition des droits perçus. C’est une simple question de choix, de stratégie, d’orientation et de volonté. L’appel est donc lancé. Il est insoutenable de laisser le maillon le plus créatif de la chaîne aux abois. Il faut le soutenir et l’encourager. Les valeurs intrinsèques des arts me semblent donc profondément incompatibles avec la course contre la montre imposée par nos sociétés depuis des années. Il en découle alors un appauvrissement qualitatif indéniable. Un retour aux sources est indispensable pour que nous puissions redevenir maîtres de notre réalité. Et à ce titre, la télé-réalité porte bien mal son nom. Au-delà du divertissement et de l’évasion qu’elle peut sans doute procurer, ne nous fait-elle par perdre pied avec le chemin de nos vies ? Là encore, il s’agit d’un puissant leurre que nous avons créé de toute pièce. Ne pouvons-nous pas nous évader autant en écoutant une symphonie, un concerto, en lisant un livre, un poème, une pièce de théâtre, en regardant un chef-d’œuvre du cinéma, un tableau, une photo, une sculpture, une magnifique architecture ? L’art ne doit-il pas permettre de révéler ce que l’homme a de meilleur ? On avance souvent le prix de l’accès à la culture. Cet argument est-il vraiment recevable dans notre pays ? Est-il nécessaire de comparer ici le prix d’un concert dans une saison culturelle municipale, l’inscription dans une bibliothèque ou une école de musique avec un abonnement à une saison de Ligue 1 de football ou à des concerts des stars de la musique pop ou de variété ? On avance aussi le coût de la culture. Sur le plan économique, c’est tout d’abord une hérésie car le PIB de l’ensemble du secteur culturel crée autant de richesse que la filière agroalimentaire et sept fois plus que l’industrie automobile. Le débat n’est pas là car nous voyons bien qu’avec la crise sanitaire que nous traversons, les secteurs où l’investissement économique national doit être effectué sans compter, pour le bien-être des générations futures, sont ceux qui ont été délaissés depuis plusieurs années : la santé, la recherche, les sciences, mais aussi l’éducation et la culture. Notre pays bénéficie à ce jour d’un tissu culturel important et magistralement insufflé par André Malraux alors nommé par Charles de Gaulle, ministre d’État chargé des Affaires culturelles. Rendez-vous compte ! Ministre d’État ! Mais nous étions en 1959 et Malraux définissait sa mission de la sorte : « Rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de Français, d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création de l’art et de l’esprit qui l’enrichissent. » Un peu plus tôt, lorsqu’on lui proposa de réduire le budget de la culture pour aider l’effort de guerre, Winston Churchill n’a-t-il pas répondu : « Mais alors, pourquoi nous battons-nous ? »